Kim Davis au COP21

souliersKim Davis, spécialiste en développement durable stratégique et président du conseil du Living Lab de Montréal, est depuis quelques jours déjà à Paris, à l’occasion de la conférence COP21. Tout au long de la conférence, il partagera ses points de vue et ses analyses sur les répercussions que les enjeux qui y émergent peuvent avoir ici, sur notre façon d’envisager le travail, les déplacements et la consommation en général.

Pour mettre la table sur les questions auxquelles il compte s’attarder, il a répondu aux questions de la journaliste Marie-Claude Ducas.

Quelles attentes entretenez-vous par rapport à la COP21 ?

C’est important, avant tout, de se donner quelque chose de cohérent au niveau global. Parce que nous vivons dans des sociétés interdépendantes. Nous sommes tous liés par un nombre incalculables de flux : énergétiques, financiers, de matériaux, de nourritures, etc. Et, étant donné que ces flux sont devenus extrêmement importants à l’échelle globale, plus encore que les flux naturels, ils ont pris une importance énorme sur la dynamique des écosystèmes. Or, notre société est basée sur un équilibre dynamique qui est le même depuis des centaines de milliers d’années. Ce qu’on cherche avec COP21, c’est de se donner des moyens d’encadrer les activités, pour ne pas perturber les écosystèmes et faire basculer ces équilibres dynamiques au point de ne plus pouvoir exister.

C’est une question que d’autres ont soulevée avant moi : ne s’attaque-t-on pas à des enjeux trop complexes ?

C’est vrai, que c’est extrêmement complexe. Et que, il est difficile de s’attendre à ce que 195 pays, plus l’Union européenne, s’entendent sur les enjeux qu’on va soulever. Mais avec COP21, au moins on en parle. Et on ajuste peu à peu la vision de ce qu’il est nécessaire de faire… C’est sûr que, chaque fois, on a fini par faire moins que ce qui était demandé au départ. Ce qu’on appelle le realpolitik finit toujours par entrer en ligne de compte. En 2009, à Copenhague, on disait : c’est la conférence de la dernière chance… Et c’est beaucoup Obama qui a dit non, sur bien des aspects. On attend encore l’accord contraignant qu’on se promettait, et à l’époque on s’est dit : «dans 5 ans… ». Aujourd’hui, on en est là.

À quoi peut-on s’attendre maintenant, avec le COP21 ?

On est dans un contexte qui peut permettre d’espérer plusieurs avancées importantes. On est en mesure de s’attendre à un accord assez contraignant entre la Chine et les États-Unis. Le pape a fait son encyclique sur l’environnement. Le Sommet du G7 s’est terminé par une entente pour mettre fin à l’utilisation des énergies fossiles d’ici la fin du siècle. Et puis, c’est la première fois que tous les pays vont être représentés lors d’une conférence semblable; à Kyoto, en 1997, ils ne l’étaient pas tous…

Ceci dit, les gens s’attendent à un accord relativement flou, et pas si contraignant. Davantage un accord de principe. On semble se faire à l’idée que ce sera désormais la façon de faire : avec des avancées lentes, mais régulières. C’est un peu comme les accords de commerce : cela peut prendre 10 ans, mais chaque année on progresse un peu plus. On bâtit cela, comme on bâtit une cathédrale : pierre par pierre…

OCEAN

 

À quels enjeux allez-vous vous intéresser en particulier, dans les prochains jours ?

On a beaucoup dit que le COP21 va être la conférence des océans. Parce que les océans, les algues, vont être un moyen d’obtenir des biocarburants. Une autre question qui sera à l’avant-plan va être celle de la décentralisation de l’énergie. À chaque conférence du genre, même si on ne le dit pas comme ça, la maîtrise de l’énergie est un enjeu stratégique. Et là, certains pays comme l’Allemagne, arrivent à faire valoir qu’il peut être efficace de décentraliser l’énergie. C’est une tendance encore modeste, mais réelle. Et qui émerge de plus en plus, à mesure qu’on réalise à quel point les façons traditionnelles de faire ne sont pas viables, même économiquement.

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À propos de Kim Davis

KimDavisKim Davis détient une maîtrise au Blekinge Institute of Technology, à Karlskrona en Suède, en stratégie de développement durable. Il a aussi un baccalauréat en biophysique, un baccalauréat en sciences informatiques et psychologie, de même qu’un certificat en journalisme, tous de l’Université de Montréal. Comme président du Conseil du Living Lab de Montréal, il a, entre autres, élaboré et animé le TranspoCamp « En ville sans ma voiture » (2012), organisé de concert avec l’Agence métropolitaine de transport (AMT), qui réunissait 400 participants autour de l’utilisation des transports collectifs, de même que le Forum ouvert « Nature et Culture » à la TOHU. En 2012, pour la conférence « Planet Under Pressure », il a été en charge des interventions et des échanges sur les réseaux sociaux.

À COP21, il a le mandat de développer des partenariats pour le Living Lab de Montréal, de même que pour l’organisation « Ingénieurs sans frontières ».

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